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Philippe-Auguste Gérard, FAO, Ouagadougou
Le rôle des organisations internationales de développement est bien défini.
Aider les gouvernements et les institutions régionales et inter Etats à identifier les problèmes techniques que posent la récupération et la gestion des terres arides.
Identifer les programmes prioritaires et proposer des méthodes d'approche pour la recherche des solutions adéquates, tant sur le plan technique que sur le plan économique.
Utiliser leurs vastes possibilités de mobilisation des connaissances techniques mondialement disponibles pour les mettre au service des institutions gouvernementales et, ou interétatiques et aider celles-ci à les appliquer au mieux de leurs intérêts.
Institutions des Nations Unies concernses par ce problème
Toutes les institutions concernées par ce problème ne ménagent pas leurs efforts dans la recherche de solutions appropriées.
Le Bureau soudano-sahélien des Nations Unies (UNSO), actuellement très actif dans la préparation de ce séminaire, a été créé justement pour jouer un rôle déterminant dans le contrôle de la désertification des pays couvrant le tiers du continent africain.
Le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) multiplie ses efforts pour aider les gouvernements àcontrôler la déforestation, à retenir les eaux de surface, àutiliser à bon escient les eaux d'irrigation, à fournir de l'eau potable aux populations, à établir des foréts communautaires, à promouvoir des projets de développement rural intégré comprenant à la fois la participation des populations et la promotion de la pro ductuion agricole pour atteindre l'autosuffisance alimentaire. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a déjà formulé de nombreux programmes techniques. Elle en exécute également un nombre assez important parmi lesquels il faut citer:
Les programmes d'inventaires forestiers comprenant également l'étude des causes de la déforestation et les moyens d'y remédier.
Les projets de reforestation incluant les plantations villageoises ou woodlots.
Les projets de contrôle de l'érosion dans presque tous les pays du Sahel. Ces projets embrassent aussi le contrôle des basfonds et la réhabilitation des sols érodés.
La lutte engagée dans les terres arides même qui se concrétise par divers types d'action dont le contrôle ou la fixation des dunes.
La reconquête des terres arides en y établissant des retenues d'eau là où cette technique est possible et en consolidant l'acquis par la plantation d'essences forestières résistantes à la sécheresse.
La protection des sols par l'établissement de brise-vent.
Le développement des pâturages en utilisant des variétés d'essences fourragères résistantes à la sécheresse, des légumineuses susceptibles d'améliorer la fertilité des sois, etc.
La FAO a consacré le n° 3 des Cahiers FAO de la conservation des sols à la conservation des ressources naturelles en zones arides et semi-arides. En outre, les projets d'« évaluation de la dépradation des sols », les zones agro-écologiques et celui de cartographie de la désertification accordent une première importance aux problèmes des zones arides. Plusieurs numéros des Cahiers pédologiques ont été consacrés à la conservation des sols, de même que plusieurs réunions d'experts.
Pour nourrir la population mondiale en l'an 2000 et au-delà, la préservation de ressources en sols est indispensable et la FAO doit jouer un rôle de premier plan dans ce domaine par le lancement de programmes de recherches, I'aide à la mise en place d'institutions au niveau régional ou national, etc. La FAO a institué, au niveau régional, un comité pour faciliter la coopération internationale et interafricaine dans le domaine de la pédologie. En outre, elle a permis la mise en place de plus de 15 services nationaux des sols en Afrique, dont la vocation première est l'inventaire des ressources en sols et la conservation des sols et des eaux. Parallèlement à la mise en place de ces structures nationales, elle aide à la formation des capacités nationales dans le domaine des sciences du sol. Ainsi, les institutions internationales doivent lancer les programmes, aider à la création des structures nationales chargées de la conservation des sols et de la lutte contre la désertification. La FAO en ce qui la concerne a commencé dans cette voie depuis plusieurs années.
Nécessité d'avoir une gestion pour ces terres
Inutile de démontrer que si les terres arides des pays de l'Afrique ne béneficient pas d'une amélioration quelconque (grands barrages, détournement de cours d'eau, pompage d'eaux souterraines aux fins d'irrigation), les populations ne seront certainement pas intéressées ày demeurer.
Aussi, I'objectif principal est tout d'abord de rendre ces terres exploitables, puis de contrôler l'exploitation par des méthodes rationnelies en vue d'éviter le retour à l'aridité.
Connaissance et expertise. Les institutions spécialisées des Nations Unies disposent des connaissances techniques appropriées. Elles peuvent continuer à promouvoir leur développement et leur diversification grâce à leurs expériences courantes sur le terrain et leur collaboration avec les universités des pays membres. Elles possèdent, également, le personnel d'experts nécessaire qu'elles peuvent mettre à la disposition des États.
Le Bureau de la coopération technique (OTC) et la FAO peuvent fournir les spécialistes en matière d'hydraulique villaageoise pour la fourniture de l'eau potable pour les habitants, le bétail et i'irrigation ainsi que la formation des cadres et des exploitants.
La FAO possède une vaste expérience dans l'étude des sols, leur protection, leur restauration et leur exploitation, le développement économique des terres arides, la formation des cadres et des exploitants pour en tirer le profit maximal.
L'Organisation méteorologique mondiale (OMM) peut aider dans l'observation des phénomènes météoroloqiques aux fins de leur utilisation maximale.
La FAO et le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) peuvent conduire les études des populations qui vivent encore sur ces terres en vue de mettre au point les méthodes d'approche appropriées pour les amener éventuellement àaméliorer leurs techniques et leur comportement vis-à-vis d'eux-mémes et des ressources naturelles de leur environnement qu'elles sont appelées à gérer.
La FAO et l'Unesco peuvent procèder à la formation des cadres de haut niveau pour concevoir et formuler les programmes ainsi que des cadres moyens pour leur exécution.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), I'UNSO et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (FlSE-Unicef) ont déjà fourni les moyens financiers pour que les institutions techniques spécialisées interviennent physiquement.
Le PNUD, dans le cadre des efforts à consentir, continuera d'une manière soutenue à fournir une participation toujours accrue en vue d'atteindre les objectifs assignés.
Conclusion
En manière de conclusion nous dirons que l'œuvre à entreprendre ici est colossale. Mais cela vaut bien qu'on se donne cette peine, car les fruits à en tirer iront au bénéfice du continent qui est menacé de désertification dans ses parties les plus importantes. De plus, cette œuvre incombe à tous et elle ne pourra se réaliser qu'avec le concours de toute la famille des Nations Unies, des institutions régionales, sous-régionales, inter-États et les populations concernées.
Si seulement quelques institutions spécialisées des Nations Unies ont été citées plus haut comme ayant déjà apporté et pouvant encore apporter leurs contributions à cette énorme tâche, il n'en demeure pas moins vrai que toutes les institutions des Nations Unies auront aussi à jouer leur rôle dès que ces terres arides commenceront à retrouver leur fertilité au point d'étre en mesure de fournir aux populations qui les habitent les moyens de vivre décemment.