ISSUE 46: JUIN-AOÛT 2007 |
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Le bulletin de l’Université des Nations Unies et
de son réseau international de centres et programmes de recherche et de formation |
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UNU-FTP travaille avec
l'Afrique pour Par Lowana Veal de Inter Press Service
Le fait que l'Union Européenne ait interdit les exportations de poisons issus du Lac Victoria dans les années 1990 a souligné l'importance économique des exportations régionales de poissons, mais aussi la difficulté pour les Etats Africains d'atteindre les standards sanitaires et de sécurité des Européens. Pour l'Ouganda et le Mozambique, alors que les exportations de pêches contribuent de manière importante au produit national brut (PNB), ce genre de barrières commerciales peut sérieusement entraver le développement économique. Le Programme de UNU pour la formation et la pêche (UNU-FTP), basé à Reykjavik tente en collaboration avec les experts des pays en voie de développement, de s'occuper des questions sanitaires et des domaines de la gestion et des barrières commerciales, en se basant sur l'expérience pratique des Islandais. Le Directeur de UNU-FTP, Docteur Tumi Tomasson, explique que vingt étudiants par année entreprennent ce cours et pratiquement la moitié d'entre eux sont originaires d'Afrique. « Beaucoup de nos étudiants africains viennent de pays bordant le Lac Victoria.»
"L'Union Européenne a imposé de manière temporaire une interdiction sur les importations de poissons du Lac Victoria, en raison de la mauvaise qualité du contrôle et des facteurs d'hygiène et de sécurité, bien que l'interdiction ait été levée,» explique Thor Asgeirsson, le Directeur Adjoint du Programme. « Beaucoup d'étudiants africains qui ont assisté à nos cours, spécialement ceux qui ont choisi le cours sur la gestion de la qualité, ont travaillé, pour le projet final, sur l'amélioration de la qualité du poissons venant de leur région », explique-t-il. S'attaquer aux problèmes du lac Victoria a joué un rôle fondamental dans les projets entrepris par les étudiants durant leur année à UNU-FTP. Les étudiants de Tanzanie, d'Ouganda, du Mozambique et de la Gambie constituent la majeure partie des participants africains. Depuis le commencement du cours en 1998, beaucoup d'Africains ont entrepris des projets qui ont bénéficié au commerce et à la situation économique locale dans leur région d'origine. Certains d'entre eux étaient spécifiquement centrés sur la perche du Nil, un poisson local d'eau douce, choisi par les Européens, comme une alternative bon marché au cabillaud et au merlu. Deux étudiants ougandais, qui ont participé au programme séparément, ont travaillé sur les questions relatives au Lac Victoria durant leurs études et sont maintenant en charge de créer des programmes joints de pêcheries pour les trois pays entourant le Lac, le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda. Alex Bambona a étudié les opportunités commerciales pour la perche du Nil à UNU-FTP en 2002 et travaille maintenant sur la stratégie commune des trois pays pour les exportations de poissons du Lac Victoria vers l'Union Européenne, une collaboration qu'il a suggèré pendant ses études. « Le gouvernement de l'Ouganda, en collaboration avec ses partenaires de développement, entreprend actuellement des efforts pour développer la pisciculture et des opportunités commerciales entre les trois Etats Est Africains », explique Bambona. Joyce Nyeko, avec le département des ressources de la pêche, qui dépend du Ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de la Nourriture à Entebbe en Ouganda, a également étudié le marché de la perche du Nil ougandaise à UNU-FTP en 2004. Comme Bambona, elle travaille en ce moment sur les stratégies communes de pêche pour la région, mais du point de vue de la gestion, en coopération avec le plan, financé par l'UE, pour la gestion de la pêche dans le Lac Victoria Elle explique que les études socio-économiques sont entreprises pour générer de l'information et du savoir qui assureront la survie de ces communautés qui vivent du commerce de poisson et aideront à la gestion efficace des pêcheries de perches du Nil. Du côté de la production et du marché, il y a encore une longue route à effectuer. Pendant ses études, Bambona a compris qu'il était possible pour les producteurs ougandais d'ajouter de la valeur à leurs produits, à travers l'empaquetage, l'apparence et la taille, afin de satisfaire le consommateur européen. Ajouter de la valeur aux produits, et non pas seulement au commerce de biens comme le poisson ou le coton, constitue un des objectifs des Etats africains dans leur participation des pays en voie de développement dans le commerce global. L'UE finance fréquemment des programmes de formation pour l'ajout de valeur aux produits. Bombona conclut que
« quelques entreprises exportent désormais des lots de poissons et
leurs revenus ont augmenté ces dernières années, et ont même dépassé
les revenus du café, qui ont toujours représenté les plus grands
revenus ». |
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