ISSUE 46: JUIN-AOÛT 2007

Le bulletin de l’Université des Nations Unies et de son réseau
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Les réfugiés sont un obstacle à la consolidation de la paix

Alors que d'intenses violences ont éclaté entre des troupes libanaises et des militants dans un camp abritant quelques 40,000 réfugiés palestiniens, UNU publie un nouveau Policy Brief traitant des défis et des problèmes posés par les réfugiés de longue date.

Le réfugiés de longue date et la consolidation de la paix, écrit par Gil Loescher (Université d'Oxford), James Milner (Université de Toronto), Edward Newman (UNU) et Gary Troeller (MIT), est un des résultats du projet du Programme de UNU pour la Paix et la Gouvernance relatif aux « implications de la politique, des droits de l'Homme et de la sécurité sur les situations prolongées des réfugiés».

Edward Newman

«Alors que la communauté internationale concentre ses efforts sur les situations de flux massifs de réfugiés ou sur les situations de grande urgence, ce Policy Brief souligne que 70 pourcent des réfugiés ne se trouvent pas dans des situations d'urgence mais possèdent le statut de réfugiés depuis un certain temps », explique Edward Newman, co-auteur et Directeur des Etudes sur les conflits et la sécurité, auprès du Programme pour la Paix et la Gouvernance. « De telles situations, caractérisées par de longues périodes d'exil, atteignant parfois 10 ans, constituent un défi grandissant pour le régime de protection internationale des réfugiés et la communauté internationale. »

Malgré le besoin d'une approche multidisciplinaire pour faire face à la situation de longue durée des réfugiés, la réponse globale des responsables politiques reste dominée par les domaines de la sécurité, du développement et des questions humanitaires, principalement discutés dans différents forums, chaque Etat ayant ses propres arrangements institutionnels et ses propres approches vis-à-vis des mesures à prendre. Le Policy Brief de UNU soutient que des solutions globales à la situation prolongée des réfugiés doivent vaincre ces divisions et intégrer un vaste éventail d'acteurs. Les autres conclusions peuvent être résumées ainsi:

  • La résolution du problème des réfugiés doit être une des préoccupations principales dans les questions de construction et de consolidation de la paix. Les situations de longue durée des réfugiés peuvent miner les initiatives prises dans les régions sujettes aux conflits.
  • Ce défi requiert une approche holistique qui transcende les mesures purement humanitaires. Cette approche doit posséder plusieurs facettes et englober, de manière intégrée, la sécurité, le développement et l'humanitaire et faire participer les différents acteurs.
  • La composition de la Commission de la Consolidation de la Paix (CCP) lui permet de se trouver dans une situation unique pour adopter une approche large de ces questions. Cependant, l'approche doit être thématiquement englobante et doit traiter des dimensions régionales des déplacements à long terme et de la construction de la paix, notamment des défis qui sont en-dehors de la juridiction de l'Etat considéré. Une approche unidimensionnelle, centrée sur un pays encourt le risque de négliger ces défis extérieurs, incluant les situations prolongées des réfugiés, ce qui peut retarder l'établissement de la paix.  
  • La CCP devrait chercher à accroître les connaissances relatives aux liens existants entre les déplacements à long terme et la consolidation de la paix. La reconnaissance du rôle des réfugiés et des dynamiques régionales de consolidation de la paix constitue une pré-condition importante pour le succès de la CCP, alors que celle-ci entreprend des délibérations sur le Burundi et la Sierra Leone. Les conflits qui ont éclaté dans ces deux Etats sont liés à des dynamiques régionales et aux tensions présentes dans les pays voisins. La question des réfugiés est une conséquence et une cause de l'éclatement des conflits armés.

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