ISSUE 45: MARS-MAI 2007 |
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Le bulletin de l’Université des Nations Unies et
de son réseau international de centres et programmes de recherche et de formation |
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Les chasseurs de gènes engendrent de l'amertume dans le Sud Pacifique Le Pacifique a vécu une des pires expériences de recherche bio-génétique. Celle-ci, contraire à toute règle éthique, a été menée par des compagnies internationales, selon un nouvel ouvrage co-publié par Call of the Earth-Llamado de la Tierra et l'Université des Nations Unies (UNU). La faune et la flore, ainsi que les populations exceptionnelles des petits Etats insulaires éparpillés dans le Sud Pacifique, ont attiré des hordes de chercheurs génétiques et biomédicaux, qui ont réussi à obtenir de l'Adn sans autorisation officielle. Selon l'ouvrage, d'étranges expériences hybrides et transgéniques de type « animalo-humaines » ont été réalisées. A cet égard, une expérience biomédicale a pratiquement transformé les petites Iles Cook en un Etat voyou aux yeux du Gouvernement des Etats-Unis. « Les chercheurs recueillent et prennent les ressources génétiques des régions du Pacifique, simplement en rassemblant et en prenant possession de pratiquement tout ce qui se trouve sur le chemin », explique Aroha Mead, maître de conférence à l'Université de Victoria, Wellington, Nouvelle-Zélande et co-éditrice du Livre, Pacific Genes and Life Patents. Selon Aroha Mead, l'absence de régulations et l'existence d'une large part d'ignorance relativement aux dernières technologies génétiques, ainsi qu'aux lois sur la propriété intellectuelle, ont transformé la région en une cible privilégiée pour les chasseurs de gènes el les bio-prospecteurs.
Les auteurs soulignent «que de nombreuses actions au cours des années ont été menées par des compagnies privées dans le domaine scientifique et ont porté atteinte à des valeurs profondément enracinées dans la culture locale. Nous espérons que ce livre mènera à une meilleure compréhension du problème par la communauté internationale ». Selon Te Tika Mataiapo - Dorice Reid, un Chef Traditionnel des Iles Cook : « Les gènes constituent une ressource clef de la nouvelle bio-économie mondiale et notre isolement, ainsi que notre diversité, rendent les Iles Cook particulièrement attractives ». Elle ajoute que « la bio-économie moderne est en totale contradiction avec les valeurs culturelles et traditionnelles du Sud Pacifique ». « Les plantes et les animaux ne sont pas simplement perçus comme des entités physiques ou biologiques mais représentent également une incarnation des esprits ancestraux », explique le co-éditeur, Steven Ratuva originaire des Iles Fidji, Senior Fellow à l'Université du Sud Pacifique. Résume du rapport des medias (requiert une inscription Google) |
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