ISSUE 44: DÉCEMBRRE-FÉVRIER 2006

Le bulletin de l’Université des Nations Unies et de son réseau
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Les 2% les plus riches possèdent la 
moitié des richesses du monde – étude

Les 2% des adultes les plus riches du monde possèdent plus de la moitié des richesses mondiales des ménages selon une étude, qui sort des sentiers battus, publiée aujourd’hui par l’Institut Mondial pour la Recherche sur l’Economie du Développement de l’UNU (UNU-WIDER).

Cette étude la plus complète jamais entreprise sur les richesses personnelles indique également que seul 1% des adultes les plus riches possédait 40% des avoirs mondiaux en l’an 2000, et que 10% des adultes les plus riches comptaient pour 85% du total mondial. Par contraste, la moitié de la population adulte mondiale la plus défavorisée possédait à peine 1% des richesses mondiales.

Les recherches montrent que des revenus de 2,200 $ par adulte placent un ménage dans la moitié supérieure de la distribution des richesses mondiales pour l’année 2000. Pour être parmi les 10% des adultes les plus riches dans le monde, il faut posséder 61.000 $ d’avoirs, et plus de 500.000 $ pour appartenir au 1% des plus riches, un groupe qui - avec 37 millions de membres à travers le monde – est loin d’être un club exclusif.

L’étude de l’UNU-WIDER est la première de ce genre à couvrir tous les pays du monde et toutes les principales composantes des richesses des ménages, y compris les avoirs financiers et les dettes, la terre, les immeubles et d’autres propriétés tangibles.

En utilisant des taux de change monétaires, les richesses mondiales des ménages se montaient à 125 milliards $ pour l’année 2000, équivalant à presque trois fois la valeur de la totalité de la production mondiale (GDP) ou 20.500 $ par personne. L’ajustement des différences dans le coût de la vie entre les nations relève la valeur des richesses à 26.000 $ de revenus par tête quand elles sont mesurées en terme de parité du pouvoir d’achat (PPP$).

La moyenne des richesses s’élevait à 144.000 $ par personne aux E.U. en 2000, et à 181.000 $ au Japon. Parmi les pays classés les plus bas pour lesquels on dispose de données sur les richesses, on trouve l’Inde avec un revenu par tête de 1.100 $, et l’Indonésie avec un revenu par tête de 1.400 $. Les niveaux de richesse varient largement d’un pays à l’autre. Même à l’intérieur d’un groupe de nations de l’OCDE à haut revenu, les montants vont de 37.000 $ par personne pour la Nouvelle-Zélande et 70.000 $ pour le Danemark à 127.000 $ pour la Grande Bretagne.

Les richesses sont fortement concentrées en Amérique du Nord, en Europe et dans les pays de l’Asie-Pacifique à haut revenu. Les gens dans ces pays détiennent collectivement presque 90% du total des richesses mondiales. Bien que l’Amérique du Nord ne représente que 6% de la population adulte mondiale, elle compte pour 34% des richesses des ménages. L’Europe et les pays de l’Asie-Pacifique à haut revenu ont aussi des montants disproportionnés de richesses. Par contraste, la part globale de richesses que possèdent les populations d’Afrique, de Chine, de l’Inde et d’autres pays à revenu plus bas en Asie est considérablement inférieure à la part de leur population, parfois avec un facteur de plus de 10.

La concentration des richesses dans les pays varie de façon significative mais est généralement élevée. La part des premiers 10% tourne autour des 40% en Chine et jusqu’à 70% aux Etats-Unis. L’inégalité des richesses pour l’ensemble du monde est encore plus grande.

Selon cette étude, presque tous les plus riches du monde vivent en Amérique du Nord, en Europe, et dans les pays riches de l’Asie-Pacifique. Chacun de ces groupes de pays représente environ un tiers des 10% les plus riches du monde.

Un petit nombre de pays représente la plupart des 10% les plus riches du monde. Un quart sont américains et 20% sont japonais. Ces deux pays figurent même plus fortement parmi les 1% les plus riches du monde, avec 37% résidant aux EU et 27% au Japon.

Selon le directeur de l’UNU-WIDER, Anthony Shorrocks, un des auteurs de l’étude, la représentation d’un pays dans le club des personnes riches dépend de trois facteurs : la taille de la population, la richesse moyenne, et l’inégalité des richesses.

"Les EU et le Japon ont la vedette" dit-il, "car ils ont une importante population et une richesse moyenne élevée. Bien que la Suisse et le Luxembourg aient une moyenne élevée de richesses, leur population est peu importante. La Chine, d’un autre côté, n’occupe pas une place de choix parmi les super-riches parce que la moyenne de ses richesses est modeste et que ses richesses sont réparties de façon homogène selon les normes internationales. Cependant, il est probable que la Chine ait déjà plus de résidents fortunés que ne le révèlent nos données pour l’année 2000, et il s’avère que son appartenance aux super-riches interviendra très rapidement au cours de la prochaine décennie."

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