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Le point de vue du PNUE sur l'agroforesterie

A. Ongoma
Programme des Nations Unies pour l'environnement, Nairobi, Kenya

Résumé

Les arbres sont le type de végétation dominant dans les régions tropicales, et le déboisement entraîne toute une série d'autres problèmes. Le déboisement est pour une large part une conséquence du dénuement économique, car les arbres sont traditionnellement une partie intégrante de la vie rurale. L'agroforesterie fournit une solution qui offre de larges possibilités d'application. Selon le point de vue du PNUE, plusieurs sortes de difficultés freinent le développement de l'agroforesterie. Parmi celles-ci il y a le manque de coopération entre les gens qui travaillent dans des régions géographiques différentes, et entre forestiers et agronomes. Cependant, la nécessité la plus pressante est de rassembler et diffuser parmi les praticiens sur le terrain les résultats de recherche existants. Le RNUE aimerait par ailleurs qu'il existe un programme coordonné pour développer des méthodes et des techniques agroforestières qui soient compatibles avec les pratiques traditionnelles.

Introduction

Longman et Jenik (1974) affirment que la forêt tropicale renferme la plus importante biomasse du globe, et que sa production primaire est supérieure à celle de n'importe quelle autre région écologique. Outre les fibres ligneuses, cette forêt produit des fruits, des noix, des feuilles, des fleurs, des résines, des gommes, du miel, des médicaments, tous utiles pour l'humanité.

Borlaug (1976) souligne que les arbres sont le type de végétation naturelle dominant dans la plupart des écosystèmes tropicaux, et doivent dans une large mesure le rester si l'on veut obtenir des terres disponibles une production maximale. Seulement Il pour cent des terres tropicales sont suffisamment plates pour pouvoir être labourées à la charrue. Un quart des superficies est trop infertile pour les cultures classiques; le reste, qui représente plus de la moitié des terres de la zone tropicale, bien que trop aride, trop accidenté ou trop rocheux pour être classé comme terres arables, se prête à la plantation d'arbres et à des cultures entremêlées d'arbres (Bene et ai., 1977). L'équilibre de la foret tropicale peut être irréversiblement bouleversé par le défrichement, le pâturage intensif ou le feu.

Le problème du déboisement est maintenant reconnu par les gouvernements et les organisations internationales. ll entraîne des conséquences telles que le colmatage rapide des barrages, la diminution des disponibilités en eau pour l'usage humain et agricole, la réduction de la capacité de production hydro-électrique, l'aggravation des inondations, la perte de précieux produits ligneux et de combustible, la disparition de plantes et animaux utiles, et la déperdition permanente d'éléments nutritifs par lessivage.

Les pertes les plus importantes de forêts tropicales sont dues au transfert de terres forestières à la production alimentaire. Ce transfert se fait de diverses façons, telles que la culture itinérante inconsidérée et l'exploitation de bois de feu ainsi que de perches de construction. Les populations qui habitent ces régions et sont responsables du déboisement sont en moyenne les plus pauvres du pays. Le déboisement dans les pays tropicaux est par conséquent pour une large part une conséquence du dénuement économique, et toute solution visant à résoudre ce problème doit tenir compte de ce fait. Les besoins essentiels de ces populations les contraignent à surexploiter une ressource qui leur sera toujours nécessaire, ou du moins, dans un avenir prévisible, une ressource dont l'existence même influe non seulement sur la vie de ceux qui l'exploitent, mais sur celle de gens qui occupent des zones très éloignées.

La Banque mondiale (1978) souligne la nécessité d'accorder une priorité beaucoup plus grande à la protection, à la conservation et à la sage utilisation des forêts à long terme, et de considérer la foresterie comme une composante importante des programmes de développement rural intégré. La Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural (CMRADR) tenue en 1979 a reconnu l'importance de la diversification des activités rurales, y compris le développement forestier intégré, comme composante essentielle d'un programme de développement rural assis sur une large base. La soixante-dix-huitième session du Conseil de la FAO a approuvé une « stratégie forestière pour » développement ", qui met l'accent sur une approche intégrant les fonctions de protection et de production et le rôle social des activités forestières dans l'agriculture.

Bene et al. (1977) font observer que, dans la plupart des régions tropicales, les arbres et les cultures agricoles donnent en général les meilleurs résultats lorsqu'ils sont en association. A travers toute leur histoire, les populations ont été tributaires des arbres pour leur nourriture et celle de leurs animaux, et pour le maintien de la productivité des terres. Dans les tropiques humides, les arbres constituent une culture très productive, qui néanmoins prélève relativement peu d'éléments nutritifs dans le sol. Dans les régions très sèches, par ailleurs, des arbres à enracinement profond tels que l'anacardier produisent de grandes quantités d'aliments de valeur, là où aucun autre végétal ne prospérera. Entre ces extrêmes de climats et de qualités de sols, les arbres, les cultures agricoles et l'élevage, moyennant une planification attentive, peuvent être combinés pour la production la plus avantageuse possible.

Bene et al. (1977) et King et Chandler (1978) décrivent l'agroforesterie comme « un système d'aménagement durable des terres qui en accroît la production globale, combine cultures agricoles, arbres, végétaux forestiers et/ou animaux soit simultanément soit successivement, et applique des techniques de gestion qui soient compatibles avec les modèles culturels de la population locale ». Il existe de nombreuses preuves montrant que les arbres étaient utilisés en association avec les cultures et l'élevage il y a des millénaires. Malheureusement une partie de cette connaissance a été oubliée. Une étude de la tradition orale dans certaines collectivités confirme ce point de vue.

L'agriculture itinérante, également connue sous divers noms tels que culture sur brûlis, kaingin (Philippines), ladang (Indonésie), chena (Inde), etc., est pratiquée traditionnellement par des collectivités qui ont de profondes racines historiques, sociales et économiques dans les forêts. Leurs coutumes et leur connaissance de la vie des plantes cultivées et des arbres assuraient un équilibre relativement stable avec le milieu écologique. En raison de la pression démographique, l'intervalle entre périodes de culture a été raccourci dans de nombreuses régions, le sol ne se régénère plus complètement, et l'écosystème se dégrade rapidement.

On trouve à travers l'Afrique et l'Amérique latine des systèmes agricoles qui à première vue peuvent sembler dus au hasard. Cependant, différentes espèces végétales sont cultivées en mélange parce qu'elles ont des systèmes radiculaires qui explorent des horizons différents du sol pour les éléments nutritifs et l'eau, qu'elles ont des exigences en énergie solaire différentes, qu'elles reproduisent la physionomie des forêts tropicales naturelles avec leurs étages multiples, et que d'une manière générale elles se complètent plus qu'elles ne se concurrencent mutuellement.

Au Kenya, par exemple, on a fait la démonstration d'un tel système agrosylvicole. A Kijabe on constatait dans les reboisements des échecs sporadiques au moment de la transplantation dans plusieurs parcelles, où l'on n'a fait aucun regarnissage. Actuellement des plantations d'Eucalyptus spp. de onze à seize ans, qui présentent des trouées dans leur couvert, sont cultivées par des agriculteurs locaux, qui déclarent qu'il n'y a pas de baisse de leurs rendements depuis l'installation des plantations.

Nair (1979) a démontré que des peuplements établis de la manière normalement suivie dans la plupart des opérations de reboisement n'utilisent pas efficacement les éléments nutritifs, l'eau et l'énergie solaire disponibles, aux premiers stades de leur croissance. En conséquence, des cultures intercalaires vivrières ou commerciales, notamment durant la phase d'installation des plantations, utiliseront plus efficacement les éléments nutritifs, l'eau et l'énergie solaire disponibles.

La terre est une ressource limitée, qui devient de plus en plus rare avec l'accroissement actuel de la population. Bene et al. (1977) ont calculé qu'il fallait 2 à 3 km² de forêt dense non aménagée pour nourrir un être humain, tandis que les méthodes traditionnelles de culture itinérante peuvent faire vivre de 30 à 50 personnes sur 1 km² Malheureusement, les variétés cultivées à haut rendement que l'on cherche à propager dans les tropiques exigent souvent des apports coûteux d'engrais, eau, pesticides, énergie, etc., que peu de pays en développement peuvent se permettre. D'autre part, les zones qui conviennent à la culture de ces céréales à haut rendement ont une étendue très limitée dans les régions tropicales. On ne peut par conséquent compter sur ce seul type d'agriculture pour produire de quoi nourrir les populations, il faut rechercher d'autres systèmes de production. L'agroforesterie met l'accent sur une organisation et une amélioration de l'agriculture itinérante, en vue d'obtenir une production soutenue maximale sur les terres moins favorisées, que les produits soient des aliments, des fourrages, du combustible, des matériaux de construction, ou des denrées commercialisables.

Charreau et Poulain (1963), par exemple, ont démontré que dans des régions à pluies saisonnières (250 mm ou plus par an) une association judicieuse d'Acacia albida et de mil peut accroître le rendement de cette culture de 500 à 600 pour cent. Le pâturage du bétail, qui consomme l'herbe poussant entre les arbres et les feuilles et gousses des arbres, constitue un système qui assure une disponibilité maximale de terres pour une production optimale.

Le point de vue du PNUE

Le PNUE reconnaît l'existence de possibilités telles que celles d'accroître la production et améliorer l'efficacité en faisant pousser des arbres en association avec des cultures ou du bétail; ces pratiques contribuent à un environnement sain, et doivent être encouragées dans le cadre des plans de développement nationaux. Certains problèmes, toutefois, devront être surmontés pour que les programmes d'agroforesterie puissent se développer, pour le plus grand bénéfice de l'humanité.

Tout d'abord, il y a un manque évident de coopération entre les gens qui travaillent dans des domaines identiques ou voisins en différentes parties du monde. Dans de nombreux cas les praticiens d'une région du monde restent totalement ignorants d'essais et de techniques concernant l'agroforesterie dans d'autres régions, qui ont été très réussis mais n'ont pas fait l'objet de rapports et de publications. En second lieu, il semble y avoir de sérieuses lacunes dans la communication entre ceux qui font des recherches et ceux qui devraient en appliquer les résultats. Enfin, chercheurs agronomes et chercheurs forestiers ont tendance à travailler dans un total isolement, comme si ces deux domaines n'avaient pas de points communs.

Le PNUE est convaincu que ces graves problèmes de communication doivent être surmontés avant que l'on puisse mettre sur pied un programme valable en agroforesterie. La masse d'informations dispersées et non coordonnées fournie par la recherche doit être rassemblée et diffusée sous une forme appropriée auprès de tous ceux qui sont intéressés à cette tâche: chercheurs, techniciens, dirigeants, et grand public. Les programmes de recherche en cours et projetés doivent être étroitement intégrés aux programmes de développement nationaux, afin d'assurer qu'ils visent à la satisfaction des aspirations des populations.

Dans la grande majorité des pays en développement, seule une faible proportion des résultats des organismes de recherche parvient aux gens qui sont censés les appliquer. Une somme non négligeable de recherches agronomiques et forestières a été accomplie dans la plupart de ces pays, quoique d'une manière isolée, depuis de nombreuses années; malheureusement, la grande masse de ces résultats dort dans les tiroirs, ou dans divers rapports annuels, sans jamais atteindre ceux qui ont le plus besoin de l'information, les agriculteurs.

Le PNUE considère, par conséquent, que le plus grand bénéfice que les pays en développement puissent retirer des diverses activités de recherche est sans doute l'identification de méthodes propres à rassembler efficacement et diffuser en temps voulu les résultats disponibles auprès des exécutants sur le terrain. Cela est particulièrement urgent en ce qui concerne les divers projets de recherche destinés à démontrer la possibilité pratique de l'intégration de la forêt à l'agriculture et à l'élevage. La plupart des pays en développement ont des services de vulgarisation agricole et zootechnique très efficaces; pour les forêts ces services sont quasi inexistants. L'idée de services de vulgarisation pour appliquer des programmes intégrés en agriculture, élevage et forêt n'effleure même pas la conscience des planificateurs. Des services de vulgarisation coordonnés englobant les forêts, l'agriculture et la production animale pourraient, s'ils sont bien conçus, jouer un rôle important dans le transfert des connaissances existantes vers les praticiens sur le terrain, au niveau ingénieur, technicien et agriculteur paysan.

Dans le passé, forêt et agriculture ont été séparés de manière si effective que ces deux domaines se sont développés dans un isolement total. Jusqu'à une époque récente, il y avait des surplus de céréales dans les pays industrialisés, et la plupart des pays en développement étaient pratiquement autosuffisants, en raison de la surabondance d'engrais et des disponibilités apparemment illimitées d'énergie à bon marché. Les forestiers ne se préoccupaient par conséquent de rien d'autre que de la conservation des forêts et de la production de bois d'œuvre, et tout projet comportant le défrichement d'une partie des forêts en vue de la production agricole était mal accueilli. Cette attitude a effectivement isolé les forestiers des agriculteurs, et les deux secteurs ont évolué indépendamment l'un de l'autre.

Au cours des dernières années, une conjonction de facteurs a entraîné de sérieuses pénuries alimentaires, en particulier dans les pays en développement, et l'autosuffisance alimentaire y est devenue une priorité. Alliée à un nombre croissant de paysans sans terre, cette tendance a pour résultat une forte pression politique et économique sur les gouvernements pour ouvrir de riches zones boisées aux cultures agricoles. Ce qui est moins bien appréhendé, c'est le fait que défricher les forêts pour les remplacer par des fermes agricoles n'apportera pas une réponse au problème.

Le PNUE aimerait qu'il existe un programme coordonné conçu pour développer les méthodes et techniques nécessaires en vue d'utiliser au maximum les terres disponibles. L'application de systèmes agroforestiers sur les terres marginales, et un système planifié d'association de cultures agricoles et d'arbres forestiers, sont considérés comme importants.

Le PNUE est fermement convaincu qu'il faut établir une coopération étroite entre chercheurs forestiers et agronomes, et qu'une évaluation précise des potentialités des différentes espèces arborescentes, arbustives et herbacées est nécessaire pour pouvoir identifier les associations agroforestières les plus appropriées. Une étude poussée des techniques agroforestières actuelles, et de leur modification s'il y a lieu, non seulement permettra d'améliorer la production mais également révèlera les lacunes importantes dans les connaissances et les possibilités d'amélioration des systèmes. Le PNUE est convaincu qu'il faut confier à des organismes nationaux et internationaux compétents la tâche importante de mener les recherches nécessaires pour acquérir ces nouvelles connaissances, et que ces organismes doivent prendre la tête dans la recherche de combinaisons variées d'arbres, de cultures agricoles et d'animaux domestiques.

Bien que n'apportant pas une réponse à tous les problèmes du développement forestier tropical, les systèmes agroforestiers sont des systèmes à faibles investissements qui conviennent aux écosystèmes fragiles. Ils sont par conséquent complémentaires des techniques traditionnelles de mise en valeur forestière, plutôt que de se substituer à elles. Par une croissance dynamique le secteur forestier peut jouer un rôle important dans l'amélioration continue du bien-être social. Les industries forestières, en tant que composante importante de l'aménagement forestier intégré, doivent faire l'objet d'une sollicitude encore plus grande, afin qu'elles puissent répondre à la demande sans cesse croissante de produits forestiers.

Le PNUE donne une haute priorité au développement de systèmes agroforestiers compatibles avec les pratiques traditionnelles dans des régions données. Cette priorité est démontrée par les programmes du PNUE pour les années 1981, 1982-1983, et 1984-1989. Divers projets concernant les systèmes d'utilisation multiple des terres sont soit en cours soit sur le point de démarrer. Le PNUE collabore très étroitement avec d'autres organisations compétentes des Nations Unies telles que la FAO et l'UNESCO, pour développer des systèmes agroforestiers. Les projets du PNUE pour l'avenir soulignent l'importance d'une coopération encore plus étroite avec les autres agences des Nations Unies, organisations internationales et institutions nationales compétentes pour le développement de systèmes agroforestiers.

 

L'agroforesterie au Kenya: Perspectives et problèmes

F. Owino
Département des forêts, Université de Nairobi, Nairobi, Kenya

Résumé

L'auteur discute des raisons d'adopter l'agroforesterie au Kenya, plus particulièrement sur les terres marginales. Il fait ressortir l'évolution des secteurs agricole et forestier, selon des lignes parallèles qui jusqu'à présent ne se rencontrent pas. Il discute de l'avenir de la taungya en tant que sous-système agroforestier Il présente ensuite des recommandations concernant les divers facteurs à prendre en considération dans l'élaboration de projets agroforestiers. Enfin il souligne l'illusion de l'arbre ou de l'animal « miracle », qui a peu de chances de mener au succès de l'agroforesterie.

Introduction

Dans le passé, le Kenya a abordé les problèmes d'aménagement et de production de l'agriculture et des forêts sous un angle purement sectoriel. Il y a eu un manque quasi total de coordination au niveau des politiques dans les deux secteurs. C'est ainsi, par exemple, que les trois grands plans de développement agricole (plan ALDEV en 1945, plan Swynnerton en 1954, et Loi agricole en 1967) ont traité la production agricole d'une manière totalement indépendante du développement forestier; il y avait même tendance à reléguer celui-ci au service-de l'accroissement de la productivité agricole. Fait encore plus significatif, il y avait un fort déséquilibre entre la contribution prévue et réelle au développement socio-économique national entre secteurs forestier et agricole, la balance penchant très nettement en faveur de ce dernier. Le fait que les deux secteurs ont continué d'être sous l'autorité de deux ministères distincts a encore davantage freiné la coordination des actions qui aurait pu conduire au développement de systèmes agroforestiers.

Cette stratégie sectorielle ne saurait se poursuivre avec succès au Kenya, et cela pour trois raisons principales:

C'est sur cette toile de fond que nous tenterons de passer en revue les perspectives et les problèmes de l'agroforesterie au Kenya.

Production forestière

La politique forestière dominante au Kenya est la protection des forêts pour la préservation des bassins versants, quoique la fourniture régulière de produits ligneux tels que bois de feu, bois d'œuvre, pâte et papier, etc., ait pris une importance plus grande dans les dernières années. Les forêts spontanées et artificielles couvrent quelque 2 millions d'hectares, soit moins de 3 pour cent du territoire national. Sur ce total, environ 0,5 million d'hectares sont déjà plantés d'essences exotiques à croissance rapide en monoculture, principalement Cupressus lusitanica, Pinus patula, P. radiata, Eucalyptus saligna, E. grandis.

En rapport avec les grandes variations d'altitude du Kenya, on trouve une large gamme de forêts naturelles, allant des forêts de basse altitude de la côte orientale aux limites des tourbières alpines sur les sommets enneigés. On a identifié dans les forêts du Kenya cinq biomes différents et neuf sous-types (Lamprey, 1977). Les pratiques forestières compensatoires sont actuellement limitées aux terres d'altitude à potentialités élevées, et englobent le sous-système shamba ou taungya.

Les trois dernières années ont vu se produire un changement important dans la politique nationale en faveur du développement forestier dans les régions arides et semiarides du Kenya. A ce propos, on a analysé les importants retards dans le développement de méthodes appropriées (Owino, 1980) D'une manière générale, l'expérience déjà acquise semble indiquer que des peuplements forestiers seuls, quelle que soit leur rapidité de croissance, ne peuvent être économiquement attrayants pour le petit agriculteur, et qu'un ensemble associant arbres et cultures agricoles, arbres et animaux domestiques, ou les trois, est préférable pour les régions arides du Kenya.

Production agricole

Le Kenya a une économie essentiellement agricole, qui repose fortement sur les exportations de thé et de café de haute qualité. La production de viande de bœuf et de lait est assez développée, avec des exportations appréciables vers les pays voisins et outre-mer. La production de céréales et légumineuses de base répond assez efficacement à la demande intérieure, et ces denrées ne sont importées que lorsque la sécheresse ou les inondations frappent le pays. Les activités de production agricole sont organisées tant à grande échelle (coopératives et grandes exploitations) qu'à petite échelle, la moyenne nationale des exploitations agricoles individuelles se situant à environ 1,25 ha.

Traditionnellement, quelques arbres sont maintenus dans les terres de culture, même s'ils n'ont pas d'utilité apparente. D'une manière générale, cependant, il n'y a guère d'agroforesterie rationalisée dans le pays.

Pratiques agroforestières actuelles

La taungya est l'exemple le plus remarquable de système agroforestier au Kenya On estime que le rendement annuel moyen du maïs cultivé en taungya est de 4,5 t/ha, et qu'environ 10 pour cent de la production totale de maïs du pays proviennent de cette pratique de développement forestier (Wanyeki, 1980). Cependant, celle-ci est forte consommatrice de main-d'ouvre, et elle est rapidement éliminée du fait des coûts de cette main-d'œuvre et des problèmes que pose son installation.

On trouve d'autres exemples moins spectaculaires sur la cote du Kenya, comprenant des associations cocotier cultures agricoles, cocotier- pâturage, anacardierpaturage, anacardier- légumineuses. Dans d'autres régions on trouve d'autres combinaisons: Albizia gummifera et pâturage dans les hautes terres, Acacia albida et céréales dans les régions arides vers le nord, Balanites aegyptiaca et pâturage dans les districts de Baringo et Samburu, etc.

La conclusion dominante qui ressort de cet inventaire rapide est que les exemples existants d'agroforesterie se sont développés dans l'agriculture traditionnelle sous l'effet de contraintes apparues dans certaines localités, et en sont à un stade expérimental. On peut en déduire que la prochaine étape importante dans le développement de l'agroforesterie au Kenya devra être l'identification et la rationalisation scientifique des systèmes agroforestiers les mieux appropriés pour les différentes zones écologiques.

Perspectives d'avenir

Bien que l'agroforesterie se présente comme un système réaliste d'utilisation des terres plausible au Kenya, le grand problème qui subsiste est celui de proposer et faire accepter à l'agriculteur, gros ou petit, un système agroforestier approprié. Il faut reconnaître que les agriculteurs, tout comme les agronomes et forestiers, montrent dans leurs activités un état d'esprit polarisé. Il y a d'importantes barrières à abattre avant qu'ils n'acceptent avec empressement les propositions de l'agroforesterie, et ces barrières ont été créées par l'histoire récente de leurs disciplines respectives et par une évolution plus ancienne mettant en jeu les valeurs culturelles. Il y a d'importants facteurs socio-économiques qui sont souvent spécifiques d'une localité ou d'un groupe ethnique.

Étant donné la situation au Kenya, je pense qu'il convient d'étudier systématiquement des systèmes agroforestiers rationnels avec une appréciation critique des facteurs suivants:

Conclusion

En conclusion, on ne peut pas faire grand-chose en reprenant simplement les pratiques agroforestières existantes, qu'elles soient développées localement ou importées, et en les saupoudrant çà et là d'arbres et d'animaux « miracles». Il faut une démarche plus systématique tenant compte des facteurs socio-culturels, de l'échelle d'opération, du profit économique, des aptitudes des sols, de la diversité des produits finals, et de la stabilité du système productif. Une telle approche permettrait sans doute d'élaborer une doctrine agroforestière qui puisse être aisément acceptée dans différentes parties du Kenya.

 

L'agroforestier aux pieds nus: Un catalyseur possible

Peter Poschen
Faculté des forêts, Université de Fribourg-en-Brispau, République fédérale d'Allemagne

L'agroforesterie est un concept qui vise à résoudre les immenses problèmes d'utilisation des terres sous les tropiques. En bien des régions des tropiques, des systèmes agroforestiers, au moins à l'état d'ébauches, se sont développés spontanément. Nombreux sont les problèmes que posent l'extension, l'optimisation et l'adaptation de ces techniques autochtones. L'application exclusive de méthodes scientifiques à l'étude des techniques existantes et à la synthèse de nouvelles techniques agroforestières n'est pas possible en raison des coûts, du temps et du personnel qu'elle exigerait. Pour développer les systèmes traditionnels, et améliorer et diffuser les techniques agroforestières, je propose l'introduction d' « agroforestiers aux pieds nus », par analogie avec les « médecins aux pieds nus » de Chine, c'est-à-dire des chercheurs sur le terrain qui soient en même temps des agents de vulgarisation. Ils pourront ainsi appliquer des méthodes scientifiques simples et efficaces dans des actions locales qui seront des points de départ pour l'agroforesterie, et donner par là une impulsion sans mise de fonds importante.

Ces agroforestiers aux pieds nus serviraient de catalyseurs, entreprenant des recherches sur le terrain et un travail de propagande et de vulgarisation, mettant à profit les connaissances et l'expérience locales, et appliquant les méthodes scientifiques les plus élémentaires telles que l'observation, la comparaison et la systématisation. Bien qu'en agroforesterie certains problèmes exigent l'emploi d'instruments scientifiques perfectionnés, dans bien des cas une science à échelle modeste sera sans doute plus efficace.

Il leur faudra aussi une bonne compréhension des problèmes des populations locales, de leurs conditions de vie et de leur mentalité. C'est pourquoi leur zone d'action doit se limiter à une unité géographique où les conditions générales de vie, I'écologie, les structures sociales, culturelles et économiques soient relativement homogènes du point de vue de l'agroforesterie. Elle devra être de dimensions suffisamment réduites, ou d'une accessibilité suffisante, pour leur permettre de la visiter régulièrement. Un contact étroit permettra la coopération entre agriculteur et « agent catalyseur » nécessaire pour un progrès effectif.

Les agroforestiers aux pieds nus auront pour tâches importantes d'introduire un savoir-faire, comme par exemple des méthodes simples de préservation des bois, ou des outils d'élagage pratiques, d'établir des contacts (par exemple sources de semences ou de plants, débouchés pour les produits), et enfin d'analyser les insuffisances des cadres institutionnels et juridiques. Dans le cas de l'association de pâturage avec la plantation d'aulnes au Costa Rica, par exemple, la loi forestière de ce pays ne prend absolument pas en considération l'agroforesterie. il faudra des hommes qui attireront l'attention des autorités sur une telle lacune. D'autres articles de cette même loi, concernant les dégrèvements d'impôts, etc., pourraient être avantageux pour les agriculteurs, mais ceux-ci n'en ont pas connaissance. Une des directives à donner aux « catalyseurs » pour leur travail est de partir de la situation actuelle des agriculteurs et de progresser à partir de là. Souvent les techniques qui ont été mises au point dans des parcelles d'essai ou au laboratoire ne répondent pas à cette règle.

Étant donné que les problèmes d'utilisation des terres sous les tropiques s'amplifient à un rythme que la démarche scientifique traditionnelle ne peut plus arriver à suivre, il faut des mesures à action rapide, efficaces et peu coûteuses si l'on veut que l'agroforesterie joue un rôle positif dans le développement. Nos observations et notre expérience au Costa Rica nous incitent à penser que l'introduction d'un tel personnel catalyseur pourrait multiplier plusieurs fois l'importance de l'agroforesterie en quelques années, et contribuer ainsi à satisfaire les besoins essentiels des populations locales.

 

Gliricidia sepium: Un moyen possible en vue d'une production agricole soutenue

Akinola A. Agboola
Département de l'agronomie, Université d'lbadan, Ibadan, Nigeria

G. F. Wilson et A. Getahun
IITA, Ibadan, Nigeria

C. F. Yamoah
Université d'lbadan/llTA, Ibadan, Nigeria

Résumé

Gliricidia sepium est un petit arbre de la famille des légumineuses, originaire d'Amérique tropicale. Il est utilisé à l'heure actuelle dans les champs de culture en plusieurs endroits de l'État d'Oyo dans l'ouest du Nigeria, où il semble que les agriculteurs apprécient son rôle dans larégénération des sols. En dépit de son emploi largement répandu dans cette région, et de l'opinion favorable des agriculteurs à son égard, il n'existe presque aucune étude ou mention écrite sur cette légumineuse ligneuse, notamment dans cette sous-région d'Afrique occidentale. Le présent exposé rapporte les principales observations faites au cours d'une enquête sur le terrain dans la région d'lbadan. La teneur en protéines des feuilles a été évaluée à 23,6 pour cent, et les sols sous jachère de G. sepium ont une richesse en éléments nutritifs supérieure à celle de stations comparables sous jachère arbustive spontanée.

Introduction

Avec l'accroissement de la population, le système traditionnel de culture itinérante tend à s'écrouler, car la jachère arbustive spontanée devient trop courte pour pouvoir restaurer complètement la fertilité du sol. Il est par conséquent indispensable de trouver un système de substitution, et la jachère forestière plantée représente une possibilité à cet égard. Des légumineuses ligneuses telles que Cajanus cajan, Tephrosia candida, Leucaena leucocephala ont une croissance rapide et améliorent la fertilité du sol en un temps plus court que ne le fait la régénération naturelle. Les agriculteurs de la région d'lbadan affirment que Gliricidia sepium, petit arbre de la famille des légumineuses, est capable de maintenir et même améliorer la productivité d'une terre soumise à une culture continue. L'objet de la présente étude est de vérifier cette affirmation.

Gliricidia sepium fut introduit au Nigeria à l'époque coloniale par le Département des forêts. Il était utilisé à l'origine pour les clôtures, mais maintenant on l'emploie aussi comme support pour les plants d'igname, pour la lutte contre l'érosion, l'ombrage dans les pépinières forestières et agricoles, le fourrage, le bois de feu, et comme agent d'amélioration des sols.

Méthodes

Une enquête sur le terrain a été effectuée dans un certain nombre de localités situées dans Ibadan: Polytechnic, Eleyele, Ahmadiya, Nihort, Jéricho, l'Institut de recherche forestière, Apata, et Ring Road. La méthode employée consistait en entretiens et en observations personnelles pour déterminer de quelle façon Gliricidia sepium est utilisé dans l'agriculture locale. Des échantillons de sol et de feuilles étaient récoltés, digérés à l'acide sulfurique, et analysés. L'azote obtenu était multiplié par 6,6 pour estimer la teneur en protéines. En tout 14 échantillons de sol furent récoltés à 0-15 cm et analysés pour déterminer le pH (pHmètre Beckman à rapport sol: eau de 1:1), pourcentage de carbone organique (méthode Walkley-Black), pourcentage d'azote total (méthode micro-Kjeldabl), phosphore assimilable (Bray-lP), cations extractibles (par solution normale de NH4 OH), et acidité totale (extraction par NaOH avec phénolphtaléine comme indicateur).

L'agriculteur interrogé à Polytechnic déclara que sa terre avait été cultivée de manière continue en igname pendant quatre ans, Gliricidia étant utilisé comme support pour les plants d'igname, après quoi elle avait été laissée sous jachère de Gliricidia pendant cinq ans. Deux échantillons de sol furent récoltés, un échantillon groupé dans la jachère (échantillon n° 1 ) et l'autre (échantillon n° 2) sur un terrain contigu cultivé en igname, légumes et mai s.

Eleyele était une ferme appartenant au collège d'enseignement secondaire d'Ahmadiya. Gliricidia avait été planté deux ans auparavant comme support pour l'igname. Deux échantillons de sol furent récoltés, l'un (échantillon n° 3) dans la ferme et l'autre (échantillon n° 4) dans une brousse spontanée voisine.

Dans une exploitation proche de l'école d'Ahmadiya, le terrain avait été cultivé de manière continue pendant trois ans sans engrais. Deux échantillons de sol furent récoltés, le premier (échantillon n° 5) sur cette exploitation, où Gliricidia était associé à une culture de mais et de manioc, et le second (échantillon n° 6) dans une zone dépourvue de Gliricidia.

On n'a trouvé aucun agriculteur à interroger à Nihort. Toutefois, les observations montrèrent que Gliricidia y avait poussé depuis un ou deux ans, ayant vraisemblablement été utilisé comme tuteur pour l'igname. Un échantillon de sol (n° 7) fut prélevé sous Gliricidia.

L'agriculteur de Jéricho affirma qu'il avait utilisé le terrain depuis douze ans pour y cultiver de l'igname, du maïs et des légumes. Il déclara avoir planté de l'igname dix ans auparavant en utilisant des tuteurs de Gliricidia, il émonde les Gliricidia périodiquement, de façon à donner de l'espace pour les cultures de mais et de légumes Un échantillon de sol (n° 8) a été prélevé.

On a trouvé du Gliricidia sur deux jachères à l'Institut de recherche forestière, l'une de deux ans et l'autre de trois ans. Des échantillons de sol (n° 10, 11 et 12) furent prélevés sur les terrains portant du Gliricidia, ainsi qu'un autre (n° 9) sur la même zone mais dans une parcelle où Gliricidia était associé avec igname, mais et légumes comme suit: I'igname est plantée en novembre avec des bâtons de Gliricidia servant de tuteurs; un mais lui succède en mars, après que les tuteurs, qui ont pris racine, aient été émondés; enfin du manioc est-planté en juillet.

L'agriculteur d'Apata avait cultivé le terrain de manière continue depuis trois ans, avec du mais, des doliques et du manioc entre les Gliricidia. Il émondait les arbustes avant chaque culture. Un échantillon de sol (n° 13) a été prélevé. L'emplacement situé sur la route périphérique (Ring Road) était une brousse dense de Gliricidia, et de nombreuses déjections de lombrics furent observées. Aucun agriculteur n'a été interrogé, mais un échantillon de sol (n° 14) a été prélevé. Des feuilles ont été récoltées sur toutes les stations, et analysées pour déterminer la teneur en protéines.

TABLEAU 1. Résultats d'analyses de 14 échantillons de sol

Échan- tillon N° pH Carbone organique (%) N total (%) P assimi- lable (?g/g)

Cations échangeables (mg/100g)

K Na Acidité totale (mg/100g) CEC (Méq/100g)
Ca Mg Mn
1 6,1 1,59 0,256 15,6 1 393 111 2 210 30 0,10 8,647
2 5,9 1,13 0,144 5,4 735 63 2 120 18 0,10 4,667
3 6,4 1,28 0,184 8,1 675 126 2 270 24 0,10 5,307
4 6,1 0,84 0,101 6,3 555 48 4 120 16 0,10 3,562
5 6,1 1,75 0,194 5,4 945 129 10 255 24 0,08 6,642
6 6,2 1,28 0,191 5,4 720 129 3 270 20 0,06 5,498
7 6,0 1,28 0.194 3,9 630 92 4 120 20 0,06 4,365
8 5,0 0,84 0,078 3,6 135 21 21 75 13 0,26 1,435
9 5,5 1,13 0,114 1,6 165 27 11 105 13 0,06 1,469
10 5,6 0,91 0,155 2,4 360 77 8 150 16 0,14 3,05
11 5,4 1,13 0,156 1,8 435 75 18 150 22 0,06 3,389
12 5,8 0,84 0,096 1,8 225 39 8 120 17 0,06 2,674
13 5,4 1,00 0,100 1,2 255 38 10 105 20 0,04 2,014
14 7,2 1,00 0,133 5,4 945 63 1 120 19 0,06 5,159

Potentialités de Gliricidia sepium pour l'agroforesterie

Les faits suivants ont été observés au cours de l'enquête:

Résultats et discussion

Les résultats {tableau 1) indiquent que le sol sous jachère de Gliricidia est meilleur que les sols n'ayant pas porté de Gliricidia en ce qui concerne le pH, la matière organique, le phosphore assimilable et la capacité d'échange de cotions. Ils montrent également que le niveau de fertilité du soi s'élève lorsque la durée de la période de jachère s'accroît. En outre la teneur en protéines des feuilles de G. sepium est relativement élevée, allant de 20,65 à 27,39 pour cent. La teneur moyenne, de 23,6 pour cent, se compare favorablement avec celle d'autres légumineuses ligneuses telles que Lencaena leucocephala (14,2 pour cent) et Cassia spp. (12,6 pour cent) (NAS, 1979).

L'IITA (1980) rapporte les résultats d'une culture de maïs et de doliques entre des rangs de Cajanus cajan, Gliricidia sepium, Leucaena leucocephala et Tephrosia candida, formant des allées de 2,25 m, 3,75 m et 6,75 m de large. Les rendements les plus élevés enregistrés ont été ceux obtenus avec G. sepium en allées de 3,75 m de large; ils étaient de 5 055 kg/ha pour le maïs et 586 kg/ha pour les doliques. Aucune information n'a été recueillie sur les quantités d'éléments nutritifs fournies par les légumineuses arbustives dans cette expérience. En raison de sa capacité d'aide à la culture continue du sol, comme le démontrent ces observations, Gliricidia mérite que la recherche s'y intéresse davantage. Les travaux à venir devraient porter plus particulièrement sur les points suivants:

 

Le rôle des arbres dans les systèmes de production et de consommation des populations rurales du Sénégal

Madické Niang
Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Secteur Centre-Sud, Kaolack, Sénégal

Résumé

Dans la région de Thiès au Sénégal, les Sérer opèrent une combinaison entre l'agriculture, l'élevage et les arbres. Les espèces arborescentes les plus appréciées dans le sud de cette région pour les usages alimentaires et artisanaux multiples sont Borassus flabellifer (rônier), Adansonia digitata (baobab) et Acacia albida (kad), qui sont cultivés en association avec mil, sorgho et arachide, ou en peuplements utilisés comme pâturages aériens pour le bétail.

Le rônier est exploité par les catholiques et les animistes pour laproduction de vin de palme, et par les musulmans pour d'autres produits. Bien que l'on puisse parler d'agroforesterie chez les Sérer du centre-ouest du Sénégal, larecherche pourrait contribuer à l'amélioration du système, notamment en déterminant l'espacement optima/ des arbres, l'influence des arbres sur lafertilité des sols et sur le micro-climat, en mettant au point des fumures minérales, et en étudiant la contribution des produits issus des arbres au revenu des paysans.


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