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5 Université de Rouen (France). Laboratoire de géographie du développement des régions arides (zones tropicales et subtropicales). Études sahéliennes. Histoire et thèmes d'une recherche'.

Jean Gallais, professeur

Depuis 1967, un programme continu de recherches sur la géographie du Sahel se déroule dans le cadre de ce qui est actuellement le Laboratoire de géographie du développement des régions arides (zones tropiclales et subtropicales) de l'Université de Rouen. Des études de facture et d'importance très variées ont eu lieu de la Mauritanie au Tchad, Elies ont donné lieu 3 des publications ou 3 des textes multigraphiés dont la consultation est possible au laboratoire. La bibliographie finale donne la liste des travaux réalisés en mars 1981 et de ceux qui sont en cours. Il est inutile de développer les difficultés de tous ordres, financières, matérielles, administratives, politiques, que les recherches sur ce terrain ont dû surmonter dans la période considérée. Le reflux évident et considérable des études géographiques africanistes françaises résulte de ces difficultés, ainsi que l'éloignement affectif de l'opinion publique et scientifique de notre pays vis-à-vis d'une Afrique soudanosahelienne qui n'intéresse que lorsque quelque gros événement fournit aux journalistes matière 3 sensation.

Cela rappelé, il est possible d'esquisser l'histoire de cette recherche, de parcourir les thèmes principaux qui furent abordés pendant cette période et de situer ainsi dans une perspective intellectuelle précise les textes qui constituent ce numéro d'« Etudes sahéliennes » des Cahiers géographiques de Rouen.

L'initiation sahélienne de l'auteur eut lieu paradoxalement dans une région fort originale pour ces latitudes, le marécage du delta intérieur du Niger (Gallais, 1967), mais, en toutes circonstances, le terrain n'est que le miroir fidèle de celui qui s'y penche. De ces étendues amphibies, au moins saisonnièrement, je retins surtout l'exemplarité sahélienne de la nation peul qui en fut l'organisatrice dans l'histoire le plus récente. Au jour le jour des bouleversements sociaux et politiques des années d'indépendance, une Afrique sahélienne profonde se débattait et se maintenait. La voie était tracée pour plusieurs années dans laquelle on tenta une analyse de l'espace peul 3 travers une série d'une dizaine de monographies de localités ou de petites régions où les Peul étaient pour le moins parties prenantes, sinon les acteurs dominants. Ce fut un parti pris résolu de géographie culturelle et sociale 3 travers une ethnie vigoureuse et d'implantation originale, puisque discontinue, 3 travers la zone sahélo-soudanienne. L'itinéraire de cette recherche, s'étirant de Mounguel sur les rives au Sénégal 3 Lamordé, en aval de Niamey, reconstituait sommairement le Lawol Pulakou, la route peul, axe d'une migration de six 3 sept siècles.

Dans cet itinéraire (comme dans cette migration ?) la nation peul ne se dissolvait-elle pas aux yeux du géographe ? Certes l'empreinte de ses réveils, en particulier des djibad du début du XIX siècle, demeurait forte partout, marquant le présent des confins du Djolof aux pays Haoussa. Mais, précisément, ces paroxysmes, en élaborant de nouveaux rapports sociaux et avec l'espace, avaient multiplié les facettes, brillantes ou relictuelles, avaient diversifié les échelles, avaient littéralement dis sous la nation dans les peuples qu'elle dominait ou avec laquelle elle était entrée en rapport. Il ne restait qu'une diaspora appuyée par quelques môles, mais privée de terre promise, donc de projet national. Il ne restait qu'un peuple sahélien parmi d'autres, dont la combinaison de sédentarité et de mobilité était en définitive peu spécifique àl'échelle zonale.

Il en résulta une nouvelle orientation au début de la décennie soixante-dix. Cinq ensembles régionaux assez larges permirent de traiter de façon comparative l'organisation spatiale des divers peuples sahéliens imbriqués ou de sous-groupes aux situations sociales et politiques différentes: Centre-Sud mauritanien (Hervouet, 1975), Gourma malien (Gallais, 1975), entre Niger et Zgaret (Sidikou, 1973) Dallol Bosso (Beauvillain, 1976), Kanem tchadien (Clanet, 1975). Dans trois de ces régions, les pratiques spatiales peul commandaient largement le jeu d'ensemble, mais d'autres acteurs sahéliens, nomades maures, Touareg, Toubou, Arabes, paysans sarakalé, Toucouleur, Dogon, Sonray, Djerma, Kanembou, entrecroisaient leurs stratégies.

Au cours de ces recherches, nos idées évoluèrent fortement. Au départ, elles furent établies sur le concept de front sédentaire-nomade, ou paysans-éleveurs. Cela en termes de contact: échanges et conflits. Ii était clairement perçu que, sous ces deux contenus alternatifs, le contact était de plus en plus proche, la prise de plus en plus serrée, la concurrence de plus en plus forte (Gallais, 1972a). Mais l'idée dominante était l'altérité des uns par rapport aux autres (Gallais, 1972a), de tous par rapport aux opérations externes (Gallais, 1972b).

La connaissance progressant substitua à ces jeux différents d'altérité la notion de « nouvelle sahélité » (Gallais, 1975). Sous diverses influences démographiques, économiques et politiques, les Sahéliens participaient de plus en plus 3 une exploitation globale des divers milieux, avaient des pratiques de l'espace se rapprochant, bref étaient réunis dans une condition commune que le titre de l'ouvrage consacré au Gourma soulignait « Pasteurs et paysans du Gourma, la condition sahélienne » (et non les conditions sahéliennes). Bien évidemment les choses n'étaient pas noires ou blanches; I'importance des activités et des ressources de l'agriculture, de l'élevage, des migrations de travail variait selon l'habitude technique, le contrôle des moyens de production, les valeurs idéologiques. Par une espéce de choc en arrière, le géographe était sensible au même moment 3 des pratiques et 3 des perceptions de l'espace spécifiques chez les éleveurs sahéliens (Gallais, 1976b).

Ouvrons une parenthèse. Ces représentations successives de l'humanité sahélienne mériteraient d'être contournées pour en saisir les tenants. Questionneur-questionne, le géographe hésite devant ces phénomènes d'onde entrecroisés qui le secouent. Les choses changent-elles ou change-t-il ? Il serait ridicule de nier cela, mais une disponibilité d'observation, de modestie attentive 3 I'égard des faits nouveaux et de l'évolution des paysages peut être conservée 3 I'épreuve de tout système intellectuel clos. La preuve de la valadité d'une représentation, c'est de pouvoir y échapper. J'ai eu le plaisir de retrouver, il y a deux ans, une « ancienne sahélité » établie sur l'altérité, 3 I'extrême est du Niger, aux confins du lac Tchad recevant àmon usage propre confirmation de la a nouvelle sahélité ».

Mais cette seconde phase des études sahéliennes était encore en cours que la grande sécheresse s'aggravait, atteignant son point culminant en 1973-1974. On a parlé 13-bas des « villas de la sécheresse » et des esprits orientés ont interprété certaines conférences internationales coûteuses, celles de Nairobi entre autres en 1977, comme une autre forme d'exploitation du drame, moins scandaleusement univoque quand même! Le modeste laboratoire de Rouen n'a rien détourné de semblable, mais le bouleversement était trop considérable pour le tenir délibérément comme une péripétie anodine, pour une simple conjoncture. Certes le géographe a sahéliste » était informé des crises précédentes et la comparaison ramenait l'actuelle 3 un certain degré de gravité dont ne s'embarassaient ni les journalistes, ni les dirigeants nationaux intéressés 3 divers titres à magnifier le phénomène. A l'opposé d'une vision apocalyptique, le géographe ayant analysé les causes écologiques, sociales et économiques de la crise autant que l'irrégularité climatique, reconstituait les stratégies d'adaptation qui, de Mauritanie au Bahr el Ghazal, se développaient avec une efficacité inégale. L'ouvrage collectif (Santoir, Hervouet, Barral-Benoit, Marie, Sidikou, Beauvilain, Clanet, sous la direction de Gallais, 1977) fut précisément orienté sur ce thème. L'intérét de ces stratégies d'adaptation est de signaler bien autre chose que de simples emplâtres sur la plaie. Elles informent des ressorts profonds et traditionnels de la vie sahélienne. On assistait 13 3 des techniques de récupération d'un risque accepté, intégré 3 I'histoire de longue durée. La géographie du peuplement du Sahel observée dans la décennie pluvieuse précédente, les années soixante, induisait en erreur 3 I'égal d'un flux de marée interprété comme une oscillation eustatique. Survenait le reflux. La «nouvelle sahélité» était 3 certains égards remise en question. On constatait l'efficacité des groupes d'éleveurs les plus mobiles, les plus conservateurs dans leurs techniques pastorales. De l'autre côté, le paysan perdait son cheptel. Tous allaient-ils se rassembler dans une commune activité champêtre ou horticole que les pouvoirs publics suggéroient ou imposaient souvent aux éleveurs au cheptel décimé. Il n'en fut rien, car l'échec sanctionna 3 tous coups cette a nouvelle sahélité ordonnée ». Bref, ce qui ressortait après quelques années de rajustement apparemment désordonné, c'était un certain renvoi dans les techniques de production différentes, 13 où se nichait le noyau dur de l'altérité: ici l'élevage camelin chez les éleveurs du Nord-Sahel ayant perdu leurs bovins, 13 une agriculture pluviale rétractée sur des sites précis, ailleurs la reprise de la riziculture en cuvette profonde. On devait alors abandonner l'histoire au profil linéaire que l'observation 3 courte durée engageait 3 accepter. De nouveau preuve était faite de la myopie rédibitoire du géographe si les circonstances, ici un drame, ou un souci historique vigilant ne le contraignent pas à utiliser diverses échelles de temps.

Pour autant, I'interprétation strictement cyclique était-elle acceptable? Revenait-on parfaitement trois décennies en arrière, en 1945, au lendemain des précédentes années séches ? Certes non. A travers la steppe sahélienne les nouveaux points forts de l'organisation de l'espace sont les centres de décision et de consommation urbains.

Dans la première phase de nos recherches la petite et moyenne ville (Beauvilain, 1970; Liot, 1970; Gondolo, 1978) furent considérées comme le reflet de la société peul. Existe-t-il un modèle de ville peul ? Cette question passionnante, qui demeure dans le projet du laboratoire, et certaines recherches récemment terminées (Sidikou, 1981, sur Niamey) ou en cours (Ba, sur deux petits centres du delta intérieur), tendent à considérer la ville comme l'atelier d'une nouvelle société. Ses rapports avec le monde rural sont ambivalents: oppression et exploitation certes, refuge pendant la sécherese et désarmorcement des conflits ruraux aussi. Le pouvoir urbain se dresse en face du pouvoir paysan ou du pouvoir pastoral, si ces derniers existent, et passe avec eux des alliances au renversement étonnant (Gallais, en cours, sur Mopti).

Mais, tout autour de ces a points forts», une débâcle profonde s'impose actuellement 3 I'observateur. Là encore la conjancture sécheresse a probablement élevé la tendance à une brusque accélération: une mobilité « tous azimuts ». Les travaux en cours privilégient l'analyse de cette mobilité à différents niveaux: le Nord-Cameroun, véritable vestibule pour éleveurs de passage (Beauvilain), le domaine toubou que le défaut de structure politique traditionnelle rend aussi malléable qu'élastique et dont la situation géopolitique attire les pressions extérieures (Clanet), diverses régions-marches au Niger: le Damergou de Tanout entre Haoussa et Touareg (Romier), le Koutous refuge insulaire entre diverses aires de dérives pastorales (Retaillé), la région d'Ossolo 3 la frontière Haute-Volta - Niger (Marie).

Le présent numéro réunit quatre études de ces mobilités sahéliennes a tous azimuts ». Il s'agit de travaux sur des pratiques spatiales, apport normal du géographe 3 la connaissance des migrations. Au-del3 des rapports avec l'espace sont examinés les éventuelles transformations apportées dans les rapports sociaux, car on ne peut accepter comme loi des propos tels que « le déplacement dans l'espace ne créé en lui même aucune modification décisive dans la forme générale d'une société ou le statut social de l'individu »,. Si les transformations des rapports sociaux peuvent être considérés en amont comme possibilité ou causes de la migration, celle-ci en retour peut influencer considérablement la société globale, migrants et non migrants.

Mais le propos général de ces textes courts, éléments d'analyses plus importantes réalisées ou en cours, n'est pas de constater les causes et les conséquences sociales de la mobilité actuelle des Sahéliens, mais bien la pratique de celle-ci par rapport 3 certaines limites. Il ne s'agit pas de celles que la nature dresse devant l'homme avec ses changements de milieux physiques, ses obstacles, mais de celles qui résultent de techniques d'organisation de l'espace.

De ce point de vue deux types de limites apparaissent: la marche et la frontière.

On sait que l'organisation spatiale en Afrique traditionnelle sédentaire est constituée de noyaux éthnodémagraphiques séparés par des marches. A l'intérieur de ces noyaux, de fortes densités sont principalement réalisées par une ethnie, même si cette cristallisation a été provoquée en fait par des apports minoritaires d'origine quelquefois lointaine, désormais plus ou moins intégrés dans le fonds autochtone. Ces cristallisations furent le fait de conquérants devenus aristocratie régionale, le Guélawar chez les Serère, les Nakamsé chez les Mossi... ou de groupes commerçants.

En dehors de ces cristallisations, des noyaux ethniques de fortes densités sont réalisés par certains peuples en position obsidoniale qui trouvent dans le resserrement une technique défensive plus ou moins efficace. Ces formes d'organisation sont bien connues depuis Richard Mollard. Elles donnent 3 la carte des densités dans la zone soudanosahélienne son aspect d'archipel et leur corrélation avec l'intensification des techniques de production est plus satisfaisante, de façon générale, que celles qu'on pourrait établir entre ces dernières et les conditions naturelles . Une question théorique plus discutée est celle de la condition politique de leur existence. Il a été montré à propos du Gourma malien que la dimension de ces noyaux était en rapport avec la capacité du système politique, ici trés réduit (Gallais 1975)

Des systèmes politiques plus élaborés et centralisés, teis les royaumes mossi ou haoussa, ont permis des noyaux beaucoup plus considérables tant par leur étendue que par leur densité, au total par leur population. Mais la question la plus contreversée fut celle de la condition politique nécessaire à l'élaboration d'un ncyau d'une certaine ampleur. Un pas important fut franchi lorsque la recherche se dégagea de l'ethnocentrisme et de l'actualisme pour constater l'efficacité démagraphique et spatiale de certaines structures d'arbitrage clandestines ou dissimulées sous d'anodines fonctions. Cela fut bien montré en zone forestière chez les Ibo dont le noyau exceptionnellement lourd et étendu ne pouvait être mis en relation avec un système politique centralisé.

Il est hors de propos de développer ces points bien connus. Cela n'est rappelé que pour introduire l'idée suivante: l'attention géographique se déplace progressivement vers les aires en creux de cette disposition générale. Dès 1968, Raison a présenté ces marches en termes de a terres neuves à coloniser » et a typé les mouvements de migration qui les affectent,. Accroissement de la population, changements sociaux, action des forces économiques internes ou externes se conjugent pour déclencher un immense mouvement de desserrement des noyaux ethnographiques, en direction de ces aires considérées dès lors comme « réserves d'espace ».

Des études de synthése ont été consacrées, en particulier par l'ORSTOM, aux migrations les plus important" ainsi engagées en particulier autour du pays Mossi ou vers les Terres neuves du Sénéal. Pour certains de ces peuples « colonisateurs » I'occupation agricole de ces réserves s'inscrivait dans une tradition ancienne et Pelissier montra bien que I" migrations récentes des Mossi n'étaient qu'une d" formes contemporain" d'une stratégie durable de ce peuple qui a toujours exploité une vaste périphérie aux marges de son propre pays. Deux des études de ce fascicule portent sur l'occupation de ces réserves d'espace. Ii ne s'agit que de modestes exemples parmi beaucoup de courants plus vigoureux qui intéressent le Sahel contemporain. Ils ont la particularité d'entrecroiser des mouvements de cultivateurs et d'éleveurs et, le plus souvent, de groupes combinant les deux activités, même si le ressort de la migration est plus particulièrement bandé vers l'une. Ainsi sont analysés les mouvements qui affectent la région centre-sud de la Mauritanie et la région du Koutous au Niger.

A ce systéme de limite légué par une longue histoire, se superpose dorénavant le système des frontières entre États africains. Beaucoup de choses ont été dites sur le caractère artificiel de ces nouvelles limites, sur leur perméabilité pour les hommes, mais aussi sur l'obstacle qu'elles représentent pour une bonne gestion economique de l'espace comme l'aménagement d'un bassin fluvial, I'établissement 3 moindre frais d'un tracé routier ou ferroviaire. Ici le problème posé est limité. Quel encadrement ces frontières donnent-elles à la mobilité a tous azimuts » sahélienne ?

Remarquons d'abord que l'organisation de l'espace étatique moderne n'est pas substantiellement différente de celle des noyaux ethnodémographiques anciens. Au noyau cristallisé s'est substitué unearmature articulée, le réseau politico-administratif urbain. Dans un grand nombre de cas, on pourrait d'ailleurs établir une certaine juxtaposition spatiale et un certain degré d'assimilation entre l'un et l'autre, ce qui, en définitive, établit sur des bases géographiques plus solides qu'on ne le dit généralement les Etats soudano-sahéliens. Par ailleurs au pouvoir ethnique des noyaux traditionnels s'est substitué celui d'un groupe social qui, sous nos yeux, se constitue en classe sociale de la méme manière qu'une bourgeoisie française de fonction administrative ou économique a émergé entre Révolution et Empire. Là encore, il n'y a pas opposition réelle avec la situation précédente, dans la mesure où ce groupe social bourgeonne généralement sur le vieux tronc des ethnies dominantes. Ces continuités de substance sont masquées par des différences formelles. Aux marches, aires-tampons, s'ajoutent Ies lignes précises qui, sur la carte pour le moins, caupent l'espace; aux graduations s'oppose le partage. Aux appartenances ethniques compliquées, existentielles et renouvelables s'oppose la nationalité précise, que la carte d'identité fixe définitivement, au moins en principe et en droit. Au total la signification géographique de la frontière paraît fort campliquée et, en définitive, d'une importance considérable en Afrique sahélienne.

S'il s'agit encore d'un domaine encore peu exploré, on devine déjà que l'analyse devra en être menée, encore une fois, sans enthousiasme. Il est banal de rappeler que la frontière européenne exprime principalement l'idéologie et le mouvement des nationalités du XIX. siècle, les frontières africaines répondent 3 un jeu 3 coup sûr trés différent. Il paraît alors en définitive plus honnête, là, comme souvent, de refuser toute théorie de départ et de recourir pour un temps 3 l'observation. Que se passe-t-il ici ou 13 3 travers un système frontalier 7 On peut penser que l'analyse sera aidée si on choisit le système 13 où il est compliqué et pur. Compliqué dans le réssau de coupures qu'il introduit; pur dans sa nature linéaire étrangère à toute coiéncidence naturelle ou humaine. Trois des études suivantes abordent ce problème: le triangle frontalier Mauritanie-Sénégal-Mali 3 travers un ensemble sahélien dont les différenciations naturelles sont 3 dominante transversales; le faisceau frontalier qui se resserre aux bords du lac Tchad autour de la pointe que dessine le Nord-Cameroun; les confins désertiques tchadolibyens. Ces études de cas ne prétendent ni prouver ni approuver une théorie. Un ensemble de questions d'énoncé simple est posé dans cette région africaine où la mobilité est traditionnelle, plus encore partagée par tous dans le cadre de la a nouvelle sahélité », stimulée lors de la crise climatique récente, la frontière est-elle obstacle, total ou sélectif, attirante 7 Pour quelle raison la traverse-t-on et queIle signification possède cette traversée en retour sur les acteurs et les observateurs ?

Travaux réalisés et en cours (les numèros renvoient à la bibliographiel.

Bibliographie des travaux réalisés 11967 - mars 1 9811

1. Ba, Sayon Fofana. 1974. L 'élevage bovin dans la boucla du Niger. Université de Rouen. 129 p. (Thèse de troisième cycle.)

*2. Beauvilain, A. 1970. Douentza. Economie d'un petit centre sahélien. Université de Rouen. 127 p. I Mémoire d'études supérieures. )

3. . 1976. Les Peul du Dallol Bosso. Universite de Rouen. Thèse de troisième cycle, repris dans Etudes nigériennes, n° 42, 1977, 274 p.

'4. Brochaye, J. 1973. Le Gorouol, République du Niger. Université de Rouen. 116 p. (Mémoire d'études supérieures.)

5 Chappuis, A. 1972. Contribution à l'étude de la vallée du Niger entre Niamey et Sirba. Université de Rouen. (Mémoire d'études supérieures. )

6 Clanet, J.-C. 1975. Les éleveurs de l'Ouest tchadien. Université de Rouen. 357 p. (Thèse de troisième cycle.)

7. . 1977. Les conséquénces des années sèches 1969-1973 sur la mobilité des éleveurs du Kanem. Dans J. Gallais (div. publ.). 1977. Stratégies..., p. 237-259.

'8. Dufourmentel, C. 1974. La vallée de Monguel (Mauritanie.) Université de Rouen. 225 p. (Mémoire d'études supérieures.)

9. Gallais, J. 1967. Le delta intérieur du Niger. Etude de géographie régionale. Dakar, IFAN. 2 tomes. 621 p. (Mémoires de l'IFAN, n° 78. )

10. 1969. Les Peui en question. Revue de psychologie des peuples, p. 231-251.

11. 1972a. Essai sur la situation actuelle des relations entre pasteurs et paysans dans le Sahel ouest africain. Etudes de géo graphie tropicale offertes à Pierre Gourou, p. 301-313. Paris,
Mouton.

12. 1972. Les sociétés pastorales ouest-africaines face au développement. Cahiers d'études africaines, p. 353-368.

13.(div. publ.). 1977. Introduction (p. 9-15). Conclusion (p. 260 281). Stratégies pastorales et agricoles des Sahéliens durant la sécheresse 1969-1975. CNRS.

14. 1975. Pasteurs et paysans du Gourma. La condition sahé lienne. Paris, CNRS. 239 p. (Mémoire du Centre d'études de géo graphie tropicale, Bordeaux.)

15. 1976a. Options prises ou ignorées dans les aménagements hydro-agricoles en Afrique sahélienne. Cahiers géographiques de Rouen. p. 77-96.

16. 1976b. Contribution à la connaissance de la perception spatiale chez les éleveurs du Sahel. L'espace géographique, p. 33-38.

17. 1978. Agrarian societies and cultures. Tropical grazing land ecosystems. A state of knowledge report, p. 303-361. Paris, Unesco.

18.. Sidikou, A.-H. 1978. Stratégies traditionnelles, prise de décision moderne et aménagement des ressources naturelles dans la zone sahélo-soudanienne, p. 11-33. Paris, Unesco. ( Notes
techniques du MAB, 9.)

19. 1979. La situation de l'élevage bovin et le problème des éleveurs en Afrique occidentale et centrale. Cahiers d'outre-mer, p. 113-144.

20. Gondolo, A. 1978. N'Gaoundéré. Évolution d'une ville peul. Université de Rouen. 300 p. (Thèse de troisième cycle.)

21. Hervouet, J.-P. 1975. Types d'adaptations sahéliennes. L'exemple des éleveurs de la Mauritanie centrale méridionale. Université de Rouen 307 p. (Thèse de troisième cycle.)

22. 1977. Stratégies d'adaptation différenciees à une crise climatique. L'exemple des eleveurs agricuiteurs du Centre-Sud mauritanien, 1969-1974. Dans J. Gallais. 1977. Stratégies
p. 61-88.

'23. Leguillern, E. 1973. Etude agropastorale de la rive droite du Niger de Lamordé à Say. Université de Rouen. 169 p. (Mémoire d'études supérieures.)

24. Liot, G. 1970. Etude de la population d'un petit centre du Mali sahélien. Université de Rouen. 113 p. (Mémoire d'études supérieures. )

25. Marie, Jocelyne; Marie, Jérôme. 1974. La région de Hombori. Essai de géographie régionale en zone sahélienne. Université de Rouen. 318 p. (Mémoire d'études supérieures.)

26. Marie, Jocelyne. 1977. Stratégie traditionnelle d'adaptation 3 la sécheresse chez les éleveurs sahéliens. Perte en bétail, mobilité, ethnie. Dans J. Gallais. 1977. Stratégies..., p. 115-137.

27. Poudou, R. 1972. Le pays de Tillabéry (Niger). Université de Rouen. 150 p. (Mémoire d'études supérieures.)

28. Quinquard, N. 1974. Les systèmes agro-pastoraux chez les Peul du Djelgodji (Haute- Volta J. Université de Rouen, 115 p. ( Mémoire d'études supérieures.)

29. Sidikou, A.-H 1973. Sédentarité et mobilité entre Niger et Zgaret. Université de Rouen. (Thèse de troisième cycle reprise dans Etudes nigériennes n° 34, 1974, 247 p.)

30. . 1977. La stratégie adaptative et ses limites des Zarma face à la sécheresse actuelle. Dans J. Gallais. 1977. Stratégies p. 141-198.

31. . 1981. Niamey. Etude de géographie socio-urbaine. Université de Rouen. 448 p. (Thèse de doctorat d'État.) Multigraphié.

Les études dactylographiées ou ronéotypées précédées d'un astérisque sont consultables uniquement au laboratoire après contact avec le responsable.

Recherches en cours (mars 1981). Théme et localisation: debut de recherche

Doctorat d'Etat

Beauvilain, A. 1978. Les éleveurs du Nord-Cameroun.
Clanet, J.-C. 1976. Mobilité au Sahel central-Niger-Tchad-Soudan.

Doctorat du troisième cycle

Bâ, Oumar. 1980. Évolution des petits centres urbains du delta intérieur du Niger.
Henry. 1979. Développement régional au Niger central.
Marie, J. 1978. Un territoire de mare, Ossolo, Niger occidental.
Retaillé. 1980. Une région sahélienne enclavée, le Koutous (Nigeri.
Romier. 1979. Évolution dans l'occupation du Sahel de Tanout (Niger J).
Mémoires d'études supérieures

Ghislain. 1978. Etude d'un centre urbain frontalier, Gaya (Niger).
Godefroy. 1978. Étude d'un village multi-ethnique de la vallée du Niger,

Kwassi (Niger).


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