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Introduction


Le Séminaire de Ouagadougou dans le cadre des programmes de l'Université des Nations Unies
Allocution d'ouverture du Séminaire par Monsieur le ministre de l'enseignement superieur et de la recherche scientifique de Haute-Volta
Résumés des différentes allocutions de bienvenue


Walther Manshard, directeur de programme, Sous-Programme sur la politique et la gestion des ressources de l'UNU. Jean Gallais, directeur de publication.

Le séminaire tenu à Ouagadougou du 26 au 29 janvier 1981 par l'Université des Nations Unies (UNU) et le Bureau des Nations Unies pour la région soudano-sahélienne (UNSO) s'inscrit dans le cadre du programme de l'UNU: « L'utilisation et la gestion des ressources naturelles» et, à l'intérieur de celui-ci, dans le sous-programme: « L'application des connaissances aux problèmes des terres arides». Ce sous-programme s'inspire directement des recommandations de la Conférence des Nations Unies sur la désertification tenue àNairobi en 1977, en particulier de l'objectif suivant: « Adaptation immédiate et application des connaissances existantes, notamment la mise en œuvre de mesures urgentes permettant de lutter contre la désertification, la prise de conscience du problème par les habitants et les communautés affectées et l'institution de programmes de formation en collaboration avec des organisations internationales comme le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), I'Unesco (MAB) et la FAO (EMASAR). »

Il apparaît clairement dans ces citations du plan d'action que plus que d'importantes recherches nouvelles, il importe de procéder à des études d'évaluation. L'accent est mis également sur «L'adaptation immédiate et l'application des connaissances existantes ». Le Sous-Programme de l'UNU sur les terres arides tente de contribuer à réduire l'écart très net entre les connaissances existantes et leur application; on espére y parvenir par le truchement d'un réseau de centres de recherche et de formation avancés dans les régions arides du monde. Une première tentative a consisté à établir des liens de collaboration entre l'UNU et l'Université de Khartoum, au Soudan, pour les États d'Afrique anglophones, avec l'lnstitut central de recherche sur les zones arides de Jodhpur (Inde) pour l'Asie, avec l'Université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie et, enfin, avec des établissements au Mexique, au Pérou et en Argentine. D'autres régions comme le Moyen-Orient, la Chine et l'URSS ne sont pas encore couvertes par ce réseau.

L'Université des Nations Unies souhaite développer ses activités vers l'Afrique francophone et il est primordial que, dans cet ensemble géographique, )'activité de )'UNU soit en priorité dirigée sur le problème des terres arides. Certes, plusieurs organismes régionaux travaillent dans ce sens (UNSO, CILSS, FAO). Dans le domaine de l'évaluation des recherches pour le développement des terres arides, I'Unesco a publié des documents importants tels que la « Note technique du MAB 10».

Le Séminaire de Ouagadougou dans le cadre des programmes de l'Université des Nations Unies

Mais on sait i'étendue des terres arides et leur dramatique situation dans le cadre des États de l'Afrique de l'Ouest. Ne peut-on dire que l'avenir des terres arides de Mauritanie, du Niger, du Mali et, à un degré moindre, de Haute-Vo)ta et du Sénégal conditionne l'avenir d'ensemble de chacun de ces États ? Qu'on se place du point de vue du développement économique et social, de la stabilité politique ou des relations internationales... Au total, un ouvrier de plus est utile !

Le rôle de l'UNU comme ouvrier supplémentaire est clair: renforcer les liens scientifiques Est-Ouest dans cet ensemble régional que les frontières Nord-Sud fragmentent et où les relations économiques, migratoires, scientifiques suivent davantage des directions méridiennes. L'UNU peut contribuer àrééquilibrer, dans le sens Est-Ouest, les liens scientifiques entre universités et centres de recherche nationaux pour progresser sur des problèmes largement semblables, sinon identiques.

C'est dans cet esprit qu'un groupe de travail s'est réuni àParis du 12 au 13 mai 1980 sous la présidence du professeur Manshard, vice-recteur de l'UNU, et du professeur Mabbutt, coordonnateur du sous-programme. Le groupe a décidé de proposer )a réunion d'un séminaire dans une des capitales ouest-africaines, si possible à Ouagadougou, en janvier 1981 et de confier au professeur Gallais une mission d'organisation en octobre 1980. Au cours de celle-ci, les universités de Niamey, Ouagadougou et Dakar ont été visitées. Les contacts pris auprès du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche ainsi qu'auprés du Rectorat de Ouagadougou ont été favorables. L'appui matériel et financier de l'UNSO a été demandé et obtenu et c'est sous la double égide de l'UNU et de l'UNSO que le séminaire s'est en définitive tenu. Le CILSS a été contacté et s'est montré favorable. Dans ces conditions le séminaire a pu s'ouvrir après une active préparation du bureau de l'UNSO et de l'Université de Ouagadougou et spécialement de son Département de géographie dont le responsable est Marie-Michèle Ouedraogo.

Le cadre de réflexion et les objectifs du séminaire sont clairs puisqu'il est placé dans le sous-programme « L'application des connaissances aux problèmes des terres arides. »

Le cadre: terres arides. Sans entrer dans une discussion interminable et peu utile ici, on peut inclure la zone saharienne (terres arides) et la zone sahélienne (semi-aride), c'est-à-dire le limiter vers le sud aux isohyètes 500 ou 600 mm.

Les objectifs: I'application des connaissances. Nous partons d'un volume existant de connaissances acquises. Il s'agit moins d'augmenter considérablement ce volume que de rechercher une meilleure applicabilité. Cela implique:

  1. De compléter certaines recherches sur des points précis et peu étendus pour une mise au point à des fins d'application. Cela signifie une évaluation délicate et nécessaire des créneaux étroits où la recherche doit porter.
  2. De réunir sur ces points précis l'activité de recherche d'organismes séparés travaillant parallèlement, d'établir un réseau où l'information scientifique permet à chacun de gagner du temps et de choisir une cible plus précise, bref, d'augmenter la rentabilité de la recherche. Cela pose le problème de l'organisation d'une recherche inter-centre et les limites d'un tel réseau, deux, trois organismes... chiffre au-delà duquel les relations deviennent aléatoires.
  3. Que ces connaissances ne doivent pas rester dans l'univers clos scientifique, mais être transférses vers les décideurs pour inspirer leur choix, susciter des expérimentations en «vraie grandeur » terrain de rencontre du scientifique et du décideur.

Le séminaire a réuni trois ensembles de participants (voir l'annexe 1).

Des personnalités scientifiques représentant les divers États de la zone soudano-sahélienne et leurs universités. Ainsi ont été représentées les Universités de Dakar, de Haute-Volta
et du Niger, I'École normale supérieure du Mali, les organismes de recherche de Mauritanie et de Gambie.

Des représentants des organismes internationaux concernés: UNU, UNSO, FAO, CILSS, Unesco-BREDA.

Des personnalités scientifiques ou représentants d'organismes de recherche connus pour leurs travaux sur les terres arides venant de France ou du Royaume-Uni.

Le programme a été le suivant. Le premier jour (26 janvier) fut consacré, aprés les différentes opérations d'ouverture, à une présentation rapide des recherches en cours sur les terres arides dans les différents États. Le second jour (27 janvier) fut occupé par l'analyse des stratégies d'États ou d'organismes internationaux couvrant pour le développement des terres arides. Le troisième jour (28 janvier) fut destiné à la mise au point des conclusions par les commissions. Le 29 janvier au matin, une courte excursion organisée par l'Université de Ouagadougou eut lieu dans un périmètre de reboisement.

L'Université des Nations Unies est particulièrement reconnaissante à l'UNSO pour son aide financière et d'organisation, en particulier à M. Samake du Bureau de l'UNSO à Ouagadougou qui s'est occupé personnellement de ce séminaire. L'UNU présente aussi au ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche de Haute-Volta, ainsi qu'au recteur de l'Université de Ouagadougou toute sa gratitude. Des remerciements spéciaux doivent étre adressés à Marie-Michèle Ouedraogo pour la part essentielle qu'elle a prise dans la préparation et le déroulement du séminaire.

Allocution d'ouverture du Séminaire par Monsieur le ministre de l'enseignement superieur et de la recherche scientifique de Haute-Volta

Messieurs les ministres,
Monsieur le représentant de l'UNSO,
Monsieur le secrétaire général de la CEAO, Messieurs les recruteurs,
Messieurs les représentants des organisations internationales, Chers collèques,
Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi, tout d'abord, au nom du Comité militaire de redressement pour le progrès national, du chef de l'Etat, le colonel Saye Zerbo, et au nom du gouvernement, de souhaiter la bienvenue à toutes les délégations ici présentes.

L'aridité des terres en Haute-Volta, dont nous espérons que vous nous parlerez, n'est pas tout à fait étrangère à la modestie des moyens que nous mettons à votre disposition pour votre séjour; nous vous prions cependant de croire que le peu que nous vous offrons nous vient du meilleur de nous-mêmes.

La Haute-Volta se sent honorée par la tenue chez elle du «Séminaire sur la gestion des terres arides en Afrique occidentale francophone n. Votre séminaire revêt, pour nous, une double importance: d'une part, il regroupe des sommités scientifiques internationales mues par la volonté d'analyser avec la plus grande objectivité la situation des terres arides de la sous région, afin de pouvoir élaborer, à terme, des stratégies possibles de leur développement, d'autre part, il se tient à Ouagadougou, siège du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et celui du Bureau des Nations Unies pour la région soudano-sahélienne (UNS01

C'est en partie parce que notre pays est situé aux trois quarts de sa superficie dans la bande aride et semi-aride de la sous région que nous pensons que sa gestion doit tendre vers la rigueur scientifique qui vous est si familière: le Mouvement du 25 novembre 1980 n'a pas d'autre signification que cela.

Le présent séminaire s'inscrit dans le sillage d'une série de grandes réunions scientifiques dont les objectifs sont de permettre l'application des connaissances à la solution des grands problèmes du monde et singulièrement de ceux des zones arides.

Il intervient donc au moment même où la situation des terres arides est fort préoccupante et des solutions urgentes et efficaces devraient être trouvées. Aussi conviendrait-il d'éviter l'écueil de l'étalage de connaissances scientifiques par trop théoriques dans un cadre strictement universitaire et au contraire de s'atteler à l'identification des problèmes majeurs des terres arides en vue de dégager les alternatives devant conduire à des actions concrètes pour le développement de ces terres.

Avec l'ordre du jour que vous vous proposez de suivre, nous avons bon espoir que le séminaire de Ouagadougou vous permettra d'élaborer un plan de travail réaliste et pratique qui, coordonné à l'échelle sous-régionale, tiendra compte des spécificités socio-économiques des pays concernés.

La réalisation d'un programme de travail pour la recherche et la formation en vue d'identifier et de surmonter les obstacles à l'application des connaissances aux problèmes des terres arides suppose la création, à brève échéance, d'un réseau de chercheurs compétents travaillant auprès des agriculteurs et des éleveurs et constituant également un trait d'union entre les décideurs et les populations cibles.

Avant de conclure, permettez-moi d'exprimer toute notre reconnaissance, d'une part à l'UNSO et, d'autre part, àl'Université des Nations Unies qui, fidèle à sa mission, a su créer un vaste réseau d'institutions et de scientifiques.

Je suis persuadé que c'est par cette voie que les connaissances scientifiques seront plus efficacement partagées. Le présent séminaire en est un exemple.

Sur ce, je déclare ouvert le Séminaire pour la gestion des terres arides en Afrique occidentale francophone.

Résumés des différentes allocutions de bienvenue

Recteur de l'Université de Ouagadougou

Il souligne que l'université est honorée de recevoir le Séminaire de l'UNU sur la gestion des terres arides et donne quelques informations sur les types de recherche entrepris sur ce thème par l'université, en particulier les bilans hydrologiques entrepris dans certaines régions de Haute-Volta.

Richard Odingo, représentant l'Université des Nations Unies

Il insiste sur l'espoir qu'au bout de ces trois jours de débat, quelques fortes recommandations seront exprimées pour fixer des activités de recherche et de formation adaptées à la zone. Le choix de Ouagadougou semble trés approprié, en particulier du fait de la présence des organismes régionaux du CILSS et de l'UNSO. Il donne un aperçu sur les activités de l'UNU, sur ses trois programmes et spécialement sur le sous-programme des terres arides.

M. Samake, représentant de l'UNSO

Il évoque la coincidence de préoccupations dans les activités de l'UNSO et de l'UNU sur les problèmes de désertification. Depuis la conférence de Nairobi, I'UNSO a pour ambition d'aider les pays du CILSS dans leur lutte contre l'aridité et, dans ce but, elle aide 231 projets dans cette voie. Parmi ces projets on peut citer les études sur: « L'utilisation des énergies renouvelables dans le cadre des communautés rurales», « Le contrôle de la dynamique des dunes », « La restauration de certains bassins versants et spéciaiement l'aménagement du Fouta-Djalon, château d'eau d'une grande partie de l'Afrique occidentale ».


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